Le visage de jeune fille peint par Enrico Tealdi à l’aide d’anciennes techniques médiévales, comme l’ammanitura, (plâtre et colle de lapin) est une icône féminine qui incarne un hommage aux femmes et la mémoire de leur exclusion historique de la scène sociale. Le chant piémontais de la bella bergera (commun à de nombreux territoires et présent dans les formes piémontaises et occitanes), dont le thème pastoral provient de la culture troubadour occitane, est un écho qui traverse les siècles et rassemble les traces de voix et de nombreuses histoires niées et oubliées.

Une suggestion qui émane des nombreuses et merveilleuses peintures et fresques répandues dans les églises et chapelles de la vallée Maira, un héritage de la tradition des peintres nomades (exemplaire la figure du peintre flamand Hans Clemer) qui s’est développée de la fin du Moyen-Âge au XVIIe siècle. Des représentations où les femmes restent en marge, reléguées aux rôles de Marie et de Madeleine. Le visage de Tealdi est un portrait idéal de la vallée Maira, la transformant en image sacrée. Au cours de son voyage de découverte, dans un long récit artistique nomade à travers la vallée, l’artiste a été accompagné par la guide touristique Donatella Guerrini.

..la bella gli rispose
“Gentile galante fatevi il vostro viaggio
E lasciatemi stare con il mio pastore
con il suono della sua ghironda
mi farà ballare

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